Le couple lesbien, c’est mieux que le couple hétéro ?

En finir avec le jeu des 7 différences

Entretien après entretien, rencontre après rencontre, discussion après discussion, revient toujours la même question :

“Concrètement, dans ton couple lesbien, qu’est-ce qui est mieux ou moins bien que dans un couple hétéro ?”

C’est tellement récurrent que j’ai fini par appeler ça, dans ma tête, le jeu des 7 différences.

C’est logique qu’on me pose la question.

La comparaison du couple lesbien au couple hétéro est, en partie et en surface, un des sujets de mon livre, Comment devenir lesbienne en 10 étapes (éd. Hors d’Atteinte), et de mes écrits sur Instagram puis dans cette newsletter.

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J’avais choisi, à l’époque, cet angle d’analyse pour plein de raisons :

• D’abord parce que c’était ce que je vivais. Dans mon vécu intime, de fait, j'ai enchaîné couple hétéro puis couple lesbien et, comme beaucoup d’êtres humains le feraient à ma place, j'ai spontanément comparé ces expériences. À la très nette défaveur de l’hétérosexualité. J’étais étonnée que si peu de discours mettent en perspective ces deux vécus, alors que beaucoup de femmes lesbiennes ont également connu une intimité romantico-sexuelle dans un cadre hétéro.

• Ensuite, d’un point de vue éditorial, le fait de partir de l’hétérosexualité permettait à des femmes hétéras de s’identifier plus facilement à ce que je racontais. Or, moi, c’était aussi voire surtout aux femmes hétéras en questionnement que je voulais m’adresser, puisqu’a priori les lesbiennes voyaient déjà très bien de quoi je parlais.

• Cette comparaison s’inscrivait bien sûr, aussi, dans une critique du régime hétérosexuel. Cette critique continue de me paraître à la fois nécessaire et légitime, même si je comprends qu’elle n’est pas toujours agréable à entendre pour les personnes en couple hétérosexuel qui n’ont pas l’habitude de voir leur modèle de vie être remis en cause.

Plein de bonnes raisons, donc, on dirait.

Et pourtant, à force, ce “jeu des 7 différences” a fini par me mettre mal à l’aise, et même à m’irriter.

Aujourd’hui, cette comparaison ne m’intéresse plus du tout.

Pourquoi  ?