Lorsqu’a été annoncé le premier confinement lié au covid, le lundi 16 mars 2020, j’ai paniqué.
Avec la personne qui partage ma vie, on n’habitait pas encore ensemble.
On a dû prendre plein de décisions qui, à l’échelle de nos existences blanches & privilégiées, nous ont paru stressantes – d’autant plus qu’on ne savait pas bien combien de temps ça allait durer, ni les modalités exactes de cet enfermement généralisé.
Se confiner ensemble ou séparément ? Bon, ça c’était vite fait : en bonnes lesbiennes pot de colle, on voulait pas se séparer.
Où ? Chez elle ou chez moi ?
Et surtout : qu’est-ce qu’on emporte avec nous ?
On était d’autant plus en panique qu’on a eu très peu de temps pour y réfléchir. Ce weekend là, on était parties chez un ami, à la campagne.
(Oui, vous pouvez admirer notre flair politique et notre impeccable sens du timing.)
On était à peine rentrées à Paris que le couperet est tombé : vous avez quelques heures pour vous enfermer.
Je ne sais pas si vous vous souvenez de vos “dernières courses” avant le début du confinement ?
J’ai fait les nôtres dans un supermarché du 11ème arrondissement de Paris aux rayons dépeuplés, où le moindre paquet de biscuit coûtait le prix d’un lingot d’or.
Moi, ce n’est pas le papier toilette sur lequel j’ai craqué et dont j’ai fait des stocks.
J’ai découvert ce jour-là qu'en cas de problème, je me tourne vers les légumes secs.
Par une sorte de réflexe venu du fond des âges qui, je pense, est hérité des centaines de paysan·nes que compte mon arbre généalogique, j’ai acheté une TONNE de légumes secs. Au fond de moi se cachait une fermière du quatorzième siècle qui se disait voilà, avec des haricots blancs et des lentilles, tu tiendras l’hiver ma petite.
Evidemment, on a passé le confinement à manger tout sauf ça.
Notre incompétence n’a pas porté à conséquence : on a eu énormément de chance et vécu un confinement extrêmement privilégié sur plein de niveaux.
De toute façon, enfermer ensemble 2 gouines en “new relationship energy” c’est limite leur faire un cadeau (et soulager également leurs proches, car qui a envie de s’infliger 24 heures sur 24 des gloussements ravis et un regard de merlan frit ?).
Mais il m’est resté en tête la conscience d’être démunie.
Face à la nécessité de partir vite, j’avais le cerveau complètement vide.
J’ai réalisé que j’étais super calée sur les types d’eyeliner à privilégier en fonction de l’effet qu’on recherche mais nettement moins sur les bons gestes qui sauvent en cas d’urgence.
Malgré tout l’amour que je porte à l’eye-liner et à mes yeux de biche, quelque part au fond de moi, j’ai capté que ça pourrait poser problème un jour.
Cet article est donc une tentative de répondre à cette question de façon à la fois concrète et abordable, depuis le point de vue d’une trentenaire pas férue de survivalisme :
en cas d’urgence, que faut-il vraiment avoir avec soi ?
J’ai failli abandonner, j’avoue. En particulier au moment où
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