Depuis longtemps, je me disais que je n’écrirais rien pour la newsletter pendant 2 semaines, le 26 décembre et le 2 janvier.
Trêve des confiseurs et besoin de repos, tout simplement.
Je pensais vous proposer de relire d’anciens articles.
Et puis au fur et à mesure que le mardi 26 se rapprochait, je me suis aperçue que j’avais le plus grand mal à m’accorder cette pause.
J’ai pensé à tous les sujets qui m’enthousiasment et dont j’ai envie de vous parler. Ce ne sont pas les idées qui manquent : dans ma tête, environ 78 épisodes de la newsletter en attente de rédaction.
Mais ce n’est pas seulement la joie d’écrire qui me conduit derrière mon clavier, au contraire. Je me suis rendu compte que j’ai du mal à ne pas écrire parce que j’ai peur que ça vous déçoive, que vous trouviez que je manque de régularité ou d’engagement ou que sais-je.
J’ai du mal à m’arrêter, en somme.
Peut-être qu’à vous aussi, ça vous est déjà arrivé ?
Vous vous dites youpi, génial, je vais prendre des vacances, et puis le jour venu vous vous retrouvez à passer beaucoup trop de temps sur Instagram ou à répondre à des emails sans réelle importance au lieu de profiter de ce temps libre tant attendu pour lire, faire la sieste, regarder passer les nuages.
Paradoxalement, il me semble que plus on a besoin de repos, et plus on peine à se l’accorder.
La période des fêtes de fin d’année est compliquée pour beaucoup de gens.
Certaines personnes se plaignent d’une famille trop pesante, pour d’autres c’est son absence qui est douloureuse, pour d’autres encore la pauvreté ou la précarité transforment la joie en honte et en inquiétude.
Cette année, tandis que le massacre des Palestinien·nes se poursuit à Gaza, est encore plus manifeste l’écart entre la débauche consumériste que l’on observe en Europe et les horreurs qui se déroulent ailleurs.
Et pourtant, malgré toute cette ambivalence, il y a un truc que je trouve absolument génial dans les fêtes de fin d’année.
C’est cette incitation collective à ralentir, ne pas travailler, profiter des plaisirs de la vie et de nos proches sans chercher à voir beaucoup plus loin que le 1er janvier.
C’est l’encouragement à se mettre en jachère.
La jachère : cette période de repos qui permet de ne pas épuiser les terres.
M’octroyer le luxe nécessaire de la jachère, voilà mon programme pour les 10 jours à venir.
Et voici également le cadeau que je vous souhaite : réussir à ralentir.
Respirer.
Faire de l’espace, accueillir le vide.
Peut-être aussi écrire, dessiner, chanter ?
Ou bien juste regarder une émission de télé-réalité en mangeant des chips.
Le repos n’a pas à être instagrammable ni socialement acceptable.
Pour ma part, je m’arrête ici — bien consciente de l’ironie consistant à appeler au repos tout en travaillant moi-même.
Je retourne regarder la dernière saison d’Emily in Paris dans un jogging aussi défraîchi que confortable, en savourant les restes du repas de Noël que ma mère a glissés dans mon sac au moment de prendre le train.
Je vais essayer d’accepter que le monde continue de tourner même quand je ne m’arcboute pas dessus avec mes petits bras musclés. Enfin, il paraît.
💜💪🏻😴
Bon repos et merci pour tes mots durant cette année ✨