“Oh, merde, la flemme.”
Quand chatGPT a commencé à faire les gros titres de la presse, il y a quelques mois, j'avoue que ma première réaction, c’était à peu près ça.
Devant ce joyau technologique qui permet de produire des textes de qualité, ses promesses et ses menaces…
Ni émerveillement ni crainte, juste : la flemme.
Il faut dire que j’ai 34 ans.
Je suis assez vieille pour me souvenir du premier micro-ordinateur que mes parents ont acheté.
Des tout débuts d'internet à la maison. On avait vingt heures par mois, ce qui me paraissait énorme, réparties à égalité entre mes deux frères et moi. Je leur laissais volontiers utiliser ma part du butin, vu que j'étais bien occupée avec mes bouquins et mes bracelets brésiliens et mes crises d'anxiété.
Je me souviens aussi du premier bipeur de mon père, et de son premier téléphone portable (de la taille d'une brique).
Et de mon premier téléphone, à clapet évidemment, et de mon premier forfait à 30 textos par mois.
Je comptais soigneusement les caractères avant d'envoyer le moindre message, étant dans l’obligation de trouver un équilibre délicat entre la profondeur de mes idées et la nécessaire brièveté de mon expression.
Ce qui donnait un truc genre : "haha ouè ça me di tro dalé au ciné ac toi mai je c pa si ma mere va dire oui tro relou".
Et puis je me souviens encore de l'émergence du wifi, de la fibre, des smartphones, de l'internet mobile, des réseaux sociaux...
J’ai âprement résisté à Facebook, à l’âge où tout le monde postait ses photos de soirée dessus, parce que l’idée de diffuser des photos de moi bourrée sur Internet ne me paraissait pas excellente…
Et j’ai fini, dix ans plus tard, par publier des textes très intimes sur Insta.
J'ai 34 ans et l'impression d'avoir été submergée de révolutions technologiques qui s'enchaînent à un rythme ingérable.
Et auxquelles je suis pourtant sommée de m'adapter, sous peine de ne plus rien au comprendre au monde qui m'accueille.
Franchement… je suis fatiguée.
Et donc, oui, quand on m'annonce que les intelligences artificielles sont une nouvelle révolution technologique dont les conséquences sur ma vie sociale, affective et professionnelle dépassent de loin mes capacités d'entendement : j'ai la flemme.
Ainsi qu’une forte envie de m'enterrer la tête dans le sable.
Et pourtant.
Aujourd’hui, j’ai souscrit un abonnement payant à chatGPT.
Encore plus extrême : je supplie toustes mes proches de s’y intéresser.
Alors, qu’est-ce qui s’est passé ?
Qu’est-ce qui m’a fait basculer du refus grognon à l’enthousiasme prosélyte ?
C’est ce dont on va discuter dans les prochaines semaines.
On va décortiquer :
les raisons pour lesquelles se détourner de ce genre d’outils est une ÉNORME erreur, surtout pour les féministes et gauchistes de tous bords, et ce même si vous n’avez pas de raison objective de vous en servir très souvent ;
les risques réels de chatGPT et consorts — ce ne sont pas ceux dont on entend parler partout ;
les cas d’usage les plus fréquents et les astuces à connaitre pour obtenir des réponses de bonne qualité. Rassurez-vous, pas besoin d’avoir un master en informatique, de toutes petites choses simples font une grande différence ;
et on finira avec des recommandations pour aller plus loin sur le sujet. Comme d’hab, pas de gros pavés indigestes rédigés par des mecs très contents d’étaler leur technicité, mais une sélection de livres, films, podcasts accessibles et plaisants.
Le sujet vous intrigue ?
Je vous invite à souscrire un abonnement payant pour ne rien rater et soutenir mon travail sur ce sujet qui est rarement traité sous un angle féministe et engagé.
J'ai un enthousiasme grognon (mais pas un refus prosélyte) pour le sujet et ai donc hâte d'en lire plus.
Ca fait déjà un moment que j’utilise le ChatGPT, je trouve que c’est comme un mec cis het blanc avec tous les privilèges imaginables. Il faut l’éduquer et y’a du boulot!! 💪🏻💜✊🏻✊🏽✊🏿🏳️🌈🏳️⚧️ ♿️♾️
Hâte d’en lire plus 🔥☺️