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Dec 6, 2022Liked by Louise Morel

Hello, pour répondre à ta question de conseil de bouquin : une seconde vie de François Jullien. Et je recommanderai pour une raison simple : ce n'est pas un bouquin de "développement personnel", il n'a pas de couverture fancy, l'auteur est un philosophe à la croisée de plusieurs chemins, il n'est pas particulièrement mainstream... et pourtant il aide, donne des pistes pour traverser cette fameuse période de la crise/remise en question de la quarantaine.

Quand j'ai lu ta Newsletter, j'ai trouvé la démarche au debut un peu enfoncage de porte ouverte. Et pis, comme souvent la subtilité se glisse entre les paragraphes. Je crois que certains bouquins de "développement perso" peuvent être dangereux et que leur visiblisation à la sauce "easy reading" est dangereuse. Je suis tout à fait pour la vulgarisation comme porte d'entrée vers la compréhension. Mais bcp de ces bouquins donnent faussement des clés de vie et tout le monde n'est pas armé pour prendre du recul. Surtout quand tu vas pas bien et que tu espères trouver une solution rapide.

Je comprends ton axe de défense (et oui le côté moralisateur bien/mal de la gauche). Effectivement, pour moi ton article appelle une suite. Ce qui me gêne dans le discours de certains/bcp de ces bouquins est souvent le même axiome : aller mieux/trouver des solutions sans faire trop d'efforts. On te vend du "rêve" et t'as dépenser 20 balles pour un placebo. Ce qui m'intéresserait pour reprendre ton ex. : la proportion des lecteurs/lectrices angoissé.es qui sont allé.es consulter un psy après avoir lu un "ces femmes qui pensent trop" (titre veridique).

Voilou !

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Merci beaucoup pour ton commentaire. Je te rejoins complètement sur la notion d'effort, qui est souvent, c'est vrai, un gros angle mort de ce genre de bouquins : paradoxalement, tous les problèmes sont censés se résoudre a coup d'efforts individuels mais aussi lesdits efforts restent souvent superficiels et présentés comme rapides.

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Dec 6, 2022Liked by Louise Morel

Merci pour toutes les réflexions ouvertes dans ton texte !

J’avais commencé The 4-hour workweek et je me suis arrêtée au bout de quelques chapitres tellement son auteur me paraissait paternaliste et déconnecté de la réalité.

Sinon il y a une dizaine d’années j’ai eu une grosse phase Accords Tolteques et essais sur les relations et la sexualité (pourquoi ça casse alors que ça pourrait marcher, femme désirée femme désirante), et j’ai lu quelques romans de Laurent Gounelle qui sont souvent construits autour d’un message self help. J’en suis un peu revenue, notamment à cause de l’angle assez essentialiste et complètement hetero-centré de ces textes… Mais je ne peux pas nier qu’au moment où je les ai lus, ils m’ont énormément aidée. Et je crois qu’au delà même d’y trouver une réponse magique à tous mes problèmes, c’est avant tout de me reconnaître dans ces livres, de voir mon mal être sur différents sujets décrit noir sur blanc et donc potentiellement explicable / guérissable qui m’avait apporté un grand soulagement.

C’est d’autant plus important du coup que les textes de ce genre continuent à exister et soient écrits par des auteur.ices aux identités et aux parcours variés, et dont les propos résonneront avec de plus en plus de monde.

Bravo pour ton travail ! :)

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Haha The 4 Hour Workweek, j'ai tellement DÉTESTÉ.

Sur la forme, le ton du winner qui te mansplaine la vie + sur le fond, les conseils d'un cynisme achevé. En revanche ce bouquin dit beaucoup de choses intéressantes sur les bullshit jobs je trouve ! Tout son discours est entièrement fonde sur l'existence de boulots fondamentalement inutiles. Bref.

Je trouve ça particulièrement intéressant ce que tu dis sur le fait de voir ton mal-être expliqué noir sur blanc. C'est vrai que rien qu'une description de ce que l'on vit, sans même nécessairement des solutions hyper convaincantes, ça aide déjà a réaliser que l'on n'est pas complètement seul·e.

Merci pour ton commentaire et tes encouragements <3

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Je lis Tu vas mourir et tant mieux de l’atelier Galita, c’est chouette ! Merci pour cet article!!

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Je suis convaincue qu’on ne peut pas militer sainement si on n’a pas travaillé sur soi et appris à se déconstruire. Quand on a l’habitude de se déconstruire, on est plus a l’aise pour déconstruire le monde autour de soi. Et pour faire ce travail, comme vous le dites, on n’a pas tous la possibilité de se rendre chez le psy toutes les semaines. Donc les livres de développement personnel sont très utiles. J’en ai lu pas mal, et j’y toujours pris que ce qui m’intéressait. Je dois avouer que je ne me souviens pas des titres. Et que plus d’une fois j’aurais aimé pouvoir les lire avant de les acheter, parce qu’ils ne me convenaient en fait absolument pas. Mais certains m’ont aidé, il n’y a aucun doute.

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D'accord avec toi!

Je cite l'Encyclopedia Universalis:

"Le concept d'épanouissement repose tout de même sur une forme d'essentialisme appuyée sur une conception culturellement déterminée de l'homme et qui fait implicitement l'hypothèse d'une nature humaine immuable". L'époque actuelle est en revanche propice à l'invention, alors allons-y toustes!

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Hello ! Merci pour ce chouette article, comme d'habitude :)

Perso le seul que j'aie lu pour le moment qui peut entrer dans ce genre, c'est "non, c'est non", un bouquin d'autodéfense féministe de Irène Zeilinger. Un bijou, surprenant comme tout, qui n'est pas allé dans la direction que j'attendais et au final a adressé des problèmes bien plus profonds que ce que j'aurais pensé ! Je le recommanderais à toutes celleux que j'aime !

Je trouve ton propos très juste sur le fait qu'il soit injuste de jeter un genre entier à la poubelle, et que les raisons derrière ce rejet en particulier sont louches (et, si on y regarde bien, tout a fait courantes à part ça, évidemment). De mon expérience cependant, avant toi je n'avais entendu des gens utiliser la formule précise "développement personnel" soit pour attaquer violemment le concept, soit pour en faire l'apologie avant que je réalise que précisément c'était une personne productiviste et masculiniste qui faisait de cette formule un de ses chevaux de bataille. La formule "développement personnel" fait donc pour moi partie des expressions trop utilisées par des intentions louches, qui nécessiterait une refonte pour que le concept puisse être utilisé librement par les allié.e.s. Livres utilitaires ? Je prends.

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