Les guêpes sont venues aussi s'inviter dans notre été et comme Louise nous avons mis sous verre le temps d'un repas les intruses. Je n'aime pas tuer les insectes même si, ils me répugnent parfois. Je fais en sorte de toujours relâcher l'indésirable.
Marre, marre, marre ? Non pas vraiment. Dépitée, un peu triste, un peu angoissée... Pas de rentrée pour moi et pourtant une réminiscence de souvenirs est remontée à mon cerveau limbique. Le soleil a en partie effacé le voile de ces premiers jours stressants et j'ai pu apprécier de pouvoir me rendormir sans pression. Je suis à un âge ou je peux choisir sans chercher midi à quatorze heure. Je continue à travailler sur mes émotions et j'essaie d'éloigner les mauvaises ondes du monde. Je ne suis pas indifférente à la misère, à la guerre mais je ne peux pas absorber toute cette violence environnante, due à l'immensité des causes, surtout si je ne peux rien faire. La compassion n'est pas suffisante, je sais. Je pourrais dire que j'ai déjà donné mais ce qui est passé est passé. J'ai encore un peu de vie devant moi et ma mission n'est peut-être pas encore venue ? En attendant, j'essaie d'être là pour mes proches et je me ressource ce qui m'était impossible quand je travaillais.
En vieillissant je ressens une espèce de vacuité de la vie. Nous naissons, nous vivons, nous mourront, au même titre que les plantes, les insectes, les animaux. Nous sommes ni plus ni moins, seul notre pensée nous laisse croire, prétendre le contraire. Je me permets, enfin, de profiter.
Pourquoi j'ai attendu, limitée par mes croyances, mon manque d'assurance, me laissant guider par l'appréciation, le jugement des autres ? Je connais bien sûr une partie de la réponse. Comme tout un chacun, mes gênes, ma construction dans un environnement anxiogène ont influés sur mon devenir, et j'ai laissé faire persuadée que j'avais en main un jeu pourri et que je n'avais pas droit à grand chose dans cette existence. J'ai laissé faire par crainte, par une peur inconsidérée et je me suis perdue en chemin. Bref, vous aurez compris ! La loose ! Je ne veux pas avoir de regret, ils ne servent à rien, mon temps de rumination a été assez long et aujourd'hui je suis globalement sereine. Marre, Marre, marre ? Les deux pieds dans la mare, je retrouve l'enfant joyeuse et insouciante que je fus un instant.
"Nous sommes ni plus ni moins, seul notre pensée nous laisse croire, prétendre le contraire." -- je suis tellement d'accord ! merci pour ce beau partage Patricia.
Ah là là pareil, je trouve aussi compliqué d'écrire sur ces sujets que de ne pas écrire sur ces sujets ! Pourtant en temps que lectrice je ne me retrouve pas à juger les NL qui parlent d'autre chose que de la sixième extinction de masse !
"Je suis convaincue de l’utilité de mon travail et tout aussi convaincue de son insuffisance manifeste." Ça résonne fort. Pour avoir travaillé dans le champ de l'aide humanitaire d'urgence et maintenant dans celui de l'aide sociale, cette conviction m'accompagne depuis longtemps et elle me nourrit beaucoup. Il me semble que c'est justement ce qui motive à poursuivre le travail ! Ça ne suffit pas mais c'est nécessaire. Nous ne sommes pas assez nombreux.ses pour que ça suffise, mais ce n'est pas une raison pour abandonner (tant qu'on n'est pas cramé.e bien sûr). Bref cette réflexion me passionne, merci de l'alimenter ici chaque semaine :)
Merci Louise pour cette infolettre régulière qui, dans l'incertitude et l'inquiétude générale, vient résonner et faire raisonner dans le bon sens. Cela peut sembler peu mais c'est à force de graines et de gouttes, qu'un monde vivable peut advenir. Ça, au moins, on peut en être à peu prés sûr.e.s.
“Faire la critique de ce qui nous étouffe est nécessaire, mais ça ne nous aide pas beaucoup si on oublie de penser à quoi ressemblerait un monde où on pourrait respirer.” Spot On! Merci de poser des mots sur ce feeling désagréable 🔥✊🏻💜
Les guêpes sont venues aussi s'inviter dans notre été et comme Louise nous avons mis sous verre le temps d'un repas les intruses. Je n'aime pas tuer les insectes même si, ils me répugnent parfois. Je fais en sorte de toujours relâcher l'indésirable.
Marre, marre, marre ? Non pas vraiment. Dépitée, un peu triste, un peu angoissée... Pas de rentrée pour moi et pourtant une réminiscence de souvenirs est remontée à mon cerveau limbique. Le soleil a en partie effacé le voile de ces premiers jours stressants et j'ai pu apprécier de pouvoir me rendormir sans pression. Je suis à un âge ou je peux choisir sans chercher midi à quatorze heure. Je continue à travailler sur mes émotions et j'essaie d'éloigner les mauvaises ondes du monde. Je ne suis pas indifférente à la misère, à la guerre mais je ne peux pas absorber toute cette violence environnante, due à l'immensité des causes, surtout si je ne peux rien faire. La compassion n'est pas suffisante, je sais. Je pourrais dire que j'ai déjà donné mais ce qui est passé est passé. J'ai encore un peu de vie devant moi et ma mission n'est peut-être pas encore venue ? En attendant, j'essaie d'être là pour mes proches et je me ressource ce qui m'était impossible quand je travaillais.
En vieillissant je ressens une espèce de vacuité de la vie. Nous naissons, nous vivons, nous mourront, au même titre que les plantes, les insectes, les animaux. Nous sommes ni plus ni moins, seul notre pensée nous laisse croire, prétendre le contraire. Je me permets, enfin, de profiter.
Pourquoi j'ai attendu, limitée par mes croyances, mon manque d'assurance, me laissant guider par l'appréciation, le jugement des autres ? Je connais bien sûr une partie de la réponse. Comme tout un chacun, mes gênes, ma construction dans un environnement anxiogène ont influés sur mon devenir, et j'ai laissé faire persuadée que j'avais en main un jeu pourri et que je n'avais pas droit à grand chose dans cette existence. J'ai laissé faire par crainte, par une peur inconsidérée et je me suis perdue en chemin. Bref, vous aurez compris ! La loose ! Je ne veux pas avoir de regret, ils ne servent à rien, mon temps de rumination a été assez long et aujourd'hui je suis globalement sereine. Marre, Marre, marre ? Les deux pieds dans la mare, je retrouve l'enfant joyeuse et insouciante que je fus un instant.
"Nous sommes ni plus ni moins, seul notre pensée nous laisse croire, prétendre le contraire." -- je suis tellement d'accord ! merci pour ce beau partage Patricia.
Merci, vraiment, Louise de cet espace de nuance. Dans sa subtilité, il participe de mon propre éveil conscient de ses limites ; ça m'importe.
merci, ça me touche de lire ça
Ah là là pareil, je trouve aussi compliqué d'écrire sur ces sujets que de ne pas écrire sur ces sujets ! Pourtant en temps que lectrice je ne me retrouve pas à juger les NL qui parlent d'autre chose que de la sixième extinction de masse !
"Je suis convaincue de l’utilité de mon travail et tout aussi convaincue de son insuffisance manifeste." Ça résonne fort. Pour avoir travaillé dans le champ de l'aide humanitaire d'urgence et maintenant dans celui de l'aide sociale, cette conviction m'accompagne depuis longtemps et elle me nourrit beaucoup. Il me semble que c'est justement ce qui motive à poursuivre le travail ! Ça ne suffit pas mais c'est nécessaire. Nous ne sommes pas assez nombreux.ses pour que ça suffise, mais ce n'est pas une raison pour abandonner (tant qu'on n'est pas cramé.e bien sûr). Bref cette réflexion me passionne, merci de l'alimenter ici chaque semaine :)
merci Sarah! et plein de force à toi pour continuer
Merci Louise pour cette infolettre régulière qui, dans l'incertitude et l'inquiétude générale, vient résonner et faire raisonner dans le bon sens. Cela peut sembler peu mais c'est à force de graines et de gouttes, qu'un monde vivable peut advenir. Ça, au moins, on peut en être à peu prés sûr.e.s.
merci Ludivine, ça me touche de ouf !!
“Faire la critique de ce qui nous étouffe est nécessaire, mais ça ne nous aide pas beaucoup si on oublie de penser à quoi ressemblerait un monde où on pourrait respirer.” Spot On! Merci de poser des mots sur ce feeling désagréable 🔥✊🏻💜
heureuse que ça résonne Soph <3